Le presbytère de Kamouraska, lieu de mémoire et de rencontres

Roger Plante et André Gaudreau, CHGB, 1952, Archives de la Côte-du-Sud.

Quand on parcourt la Côte-du-Sud, on s’étonne parfois de la grandeur des presbytères. Comment expliquer le fait que les résidences des curés étaient aussi vastes?

Yves Hébert

Les deux premiers presbytères de Kamouraska disparus depuis longtemps ont été construits sur le site actuel du Berceau de Kamouraska. Le premier en 1715 et le deuxième en pierres entre 1749 et 1750. Le troisième, lui, a été construit dans le nouveau centre villageois de Kamouraska entre 1848 et 1849. Les travaux ont été confiés à l’architecte Jean-Baptiste Hébert. Cité immeuble patrimonial, il accueille aujourd’hui un restaurant.

Comme le rappelle l’historien Serge Gagnon dans son livre Familles et presbytères, le presbytère est un bâtiment que le curé partage avec les paroissiens. C’est ce qui explique en partie la grandeur ou l’architecture qu’on lui a donné à partir des années 1840. Outre la résidence du curé, une partie est réservée pour la salle des habitants. Dans les paroisses aisées et populeuses, la construction d’une maison des habitants est nécessaire. C’est le cas en 1792 à Saint-André-de-Kamouraska. Celle de L’Islet-sur-Mer, construite en 1827, existe toujours et elle est classée immeuble patrimonial.

Le presbytère est parfois un lieu de discorde. Ainsi en 1816, des habitants de Kamouraska se plaignent à l’évêque que le curé Joseph-Norbert Provencher empiète sur les deux pièces qui leur sont allouées. À Saint-Jean-Port-Joli, au grand désespoir du curé, des habitants n’hésitent pas à utiliser la cuisine du presbytère pour chauffer leurs plats.

On trouve parfois plusieurs chambres dans les presbytères, celles-ci permettent au curé de recevoir d’autres prêtres ou des visiteurs de marque comme c’est le cas à Sainte-Anne-de-la-Pocatière avec le curé Charles-François Painchaud. Bref, le presbytère est à la fois une résidence pour le curé et un lieu de socialisation.