Le scoutisme : source de développement

Le scoutisme fut créé en 1907 par Robert Baden-Powell, un militaire anglais. Il s’adressait, au départ, aux jeunes de 11 à 14 ans. Puis, peu à peu, d’autres unités s’ajoutèrent au scoutisme : Pionniers, Louveteaux, Castors et finalement Routiers. La méthodologie changea au fil des années, le dernier changement ayant eu lieu en 2012. Malgré ces modifications, l’objectif resta toujours le même: l’apprentissage par le jeu. Toutefois, une question se pose: qu’apporte-t-il aux jeunes et aux animateurs ?

La première réponse à cette question fut qu’en cas d’apocalypse, tous les scouts du monde pourraient y survivre en utilisant les connaissances acquises lors des rencontres.

Le milieu scout étant basé sur le bénévolat, certains jeunes y voient une manière de leur apprendre à développer leur leadership. D’autres voient les rencontres comme un moyen d’améliorer leur tolérance envers les différences, car le mouvement est composé de jeunes provenant tous de différentes situations sociales et familiales, et ce, même en région.

La réponse la plus fréquente fut, par contre, le fait que les scouts développent la débrouillardise sous toutes ses formes. Selon Mathieu Lévesque, scout depuis six ans et élève de troisième secondaire au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, le scoutisme aide les jeunes à s’impliquer davantage dans leurs projets, autant scolaires que personnels.

Une autre a fait remarquer que les scouts peuvent aider à s’ouvrir sur le monde, avec un peu de volonté. Comme quoi, grâce au scoutisme, quand on veut, on peut.

Un point de vue plus adulte

Interrogez des adultes et vous obtiendrez, bien entendu, un tout autre point de vue; un point de vue plus mature et philosophe.

Certains adultes (pas ceux interrogés) doivent penser mieux savoir ce qu’est le scoutisme que certains jeunes, mais comme me l’a fait remarqué Alexandre Hébert, d’abord jeune sur la rive sud de Montréal, puis animateur ici et là, « une grosse partie [des apprentissages], ce sont les jeunes qui nous les apprennent, et nous qui la leur apprenons ». Selon les animateurs interrogés, le scoutisme les aiderait se dépasser, à aller au-delà de leurs limites.

Selon Hubert Théberge, animateur depuis 2011, les scouts l’aident à se sortir du rythme de la vie normale et du stress du travail. Une autre animatrice y voit un moyen d’aider les jeunes à développer leur pleine capacité. Selon eux, le scoutisme apporte une sorte de philosophie de la vie qui leur dit de toujours avancer et d’être optimistes. «Il y a ce côté optimiste qui fait début du 20e siècle», avance M. Théberge. «Les scouts donnent une espèce de canevas social, une espèce d’éducation à la citoyenneté, à une époque où la religion ne le fait plus», ajoute-t-il.

Être animateur, c’est comme être une espèce d’enseignant : on doit pratiquer la pédagogie pour arriver à l’être. Selon eux, le scoutisme les aide à devenir plus patients envers leurs collègues et apprendre à déléguer des tâches, parce que, comme en animation, le milieu de travail est composé d’une équipe.

À une époque où la majorité du travail se fait à l’intérieur, le scoutisme les aide à se reconnecter avec l’extérieur. Cela les aide à s’adapter au changement, qu’il soit social ou professionnel.

Pour terminer, les scouts leur donnent une petite tape dans le dos. Selon Messieurs Théberge et Hébert et Madame Annick Mercier, maintenant, «si un scout se dit qu’il entreprend [un projet] aujourd’hui, c’est sur qu’il va le finir demain.» Et même si «tout le monde sait ce qu’est le scoutisme, il n’y a pas beaucoup de gens qui savent vraiment ce que c’est.» «Les scouts, ce n’est pas seulement quand on est là, c’est aussi après.»

par Louis-Philippe St-Amand