Janie Duquette : il faut changer le modèle entrepreneurial

Auteure et conférencière, Janie Duquette fait aujourd’hui la promotion du leadership féminin. En soi, son parcours est un exemple pour les filles qui voudraient se lancer en affaires. Selon elle, pour y arriver, il faut changer le modèle entrepreneurial.

En affaires, Janie Duquette sait de quoi elle parle. Elle a fait son nom en tant qu’avocate puis comme gérante et productrice de musique. Son 2e livre, « Faire une femme de soi » nous révèle son parcours fascinant, mais souvent semé d’embûches, en plus de nous faire découvrir les coulisses du show-business.

À 28 ans, la jeune avocate douée reçoit un appel du célèbre promoteur de spectacle Donald K. Donald qui lui propose un rôle important au sein de son groupe d’entreprises, le Groupe Donald K Donald. Il lui offre de devenir PDG de DKD Spectacle, son agence reconnue, et de la nouvelle étiquette DKD Disques, qui détient les droits du groupe La Chicane.

C’est le coup d’envoi d’un parcours intense dans l’univers de l’industrie musicale au Québec dominé par des hommes. Elle fait preuve d’audace et de débrouillardise, soutient le rythme et la pression. Elle sera à la base de l’ascension de La Chicane, mais aussi des chanteurs Dany Bédar, Jonas et Corneille.

Même si Janie est en contrôle et qu’elle carbure aux solutions, certains projets n’arriveront pas aux résultats désirés. L’adversité sera souvent un moteur de changement pour elle. Un conflit avec le vise-président et la comptable de l’entreprise la poussera à devenir coactionnaire de DKD Disques qui deviendra DEJA Musique. Plus tard, un événement marquant de sa vie personnelle l’amènera à prendre une décision qui aura une incidence majeure sur la suite de sa carrière. Naîtra Alma Ma Terre, un organisme dont la mission est de promouvoir le leadership au féminin.

Avec les hommes

Convaincue que les femmes ont le pouvoir de changer le monde, Janie Duquette ajoute toutefois que les changements vont se faire en alliance avec les hommes. « J’ai eu beaucoup d’alliés masculins dans mon parcours. On utilise nos forces qui sont complémentaires », dit-elle.

La vision au féminin est une ressource naturelle qui n’a pas encore été exploitée.

Selon madame Duquette, on n’entend pas souvent parler des avantages qu’il y a d’être une femme en affaires. « La vision au féminin est une ressource naturelle qui n’a pas encore été exploitée », croit l’auteure du livre « Les 7 clés du leadership féminin » publié en 2014.

La femme, ajoute-t-elle, apporte une vision différente. « Quand je suis arrivée [chez Donald K. Donald], j’ai eu une série de bons coups parce que je voyais des artistes pour un public féminin », dit-elle.

L’auteure et conférencière poursuit en soulignant que « la femme contrôle 80 % du portefeuille de consommation alors qu’il y a plein d’entreprises qui vendent des produits et qui n’ont pas de femmes au sein de leur conseil d’administration. »

Changer le modèle

Madame Duquette croit que de plus en plus les femmes sont le futur de l’entrepreneuriat. Plusieurs se retrouvent chez les milléniaux qui n’ont pas cette peur de se lancer en affaires. « Le niveau de confiance des filles est plus élevé chez les milléniaux », ajoute l’auteure.

Janie Duquette soutient également que le modèle de performance a besoin d’être changé. Le temps où un homme donnait 100 % à son emploi pendant que sa femme faisait tout le reste à la maison est révolu. « Les filles se lancent aussi en affaires pour transformer le modèle », affirme-t-elle.

Janie Duquette parle de trois grandes révolutions dans le parcours des femmes. « La première a été l’obtention du droit de vote, la seconde leur entrée sur le marché du travail et j’espère que la transformation du marché du travail sera la troisième », dit-elle.

Ceci étant dit : il ne suffira pas d’en parler, conclut Janie Duquette, mais de passer à l’action.