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Des entreprises du milieu touristique veulent qu’on retarde la rentrée scolaire

Des entreprises de Kamouraska-L’Islet vivant du tourisme en été aimeraient bien que le milieu scolaire de la région s’inspire de Charlevoix en retardant la rentrée scolaire après la fête du Travail. Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre actuel, une initiative du genre aurait un impact positif significatif pour ces employeurs.

Propriétaire du Café du Clocher à Kamouraska depuis 15 ans, Jean-Pierre Tirman est de ceux qui réclament une intervention gouvernementale dans ce dossier. Il rappelle avoir même interpellé l’ancien premier ministre Philippe Couillard sur la question, il y a quelques années, lors de son passage dans la région. « Les touristes européens sont de plus en plus nombreux chez nous, entre la mi-août et la mi-octobre. Avec les changements climatiques, on sent aussi que l’été est décalé d’environ deux semaines. Au final, le gros de la saison touristique on le vit à partir des deux semaines de la construction jusqu’à la rentrée scolaire », confie-t-il.

S’ajoute à cela la pénurie de main-d’œuvre qui frappe pratiquement tous les domaines d’emploi, mais plus durement les entreprises saisonnières du milieu touristique, selon Jean-Pierre Tirman. Il suggère donc que le calendrier scolaire soit revu pour repousser la rentrée après la fête du Travail, comme les étudiants du niveau universitaire. « Dans le milieu, on en parle depuis au moins 10 ans. Si on s’en était occupé avant, on ne vivrait pas la problématique aussi difficilement aujourd’hui », ajoute-t-il.

Casse-tête

À la boulangerie Du pain… c’est tout! de Saint-Roch-des-Aulnaies, la copropriétaire Emilie Vallières apprécierait également que la rentrée scolaire soit repoussée après la fête du Travail. Surtout pour les étudiants du collégial. « Mes étudiants qui sont au Cégep, ils commencent leur session deux semaines avant la fête du Travail, mais ceux qui n’étudient pas dans la région, je peux les perdre après les vacances de la construction parce qu’ils veulent prendre le temps de déménager et de s’installer avant. C’est normal », explique-t-elle.

Bref, procéder à l’embauche d’étudiants et ensuite confectionner l’horaire de travail devient un véritable casse-tête selon elle. « Plus les semaines passent et plus je perds de mes employés, alors que la saison est loin d’être terminée. Ce n’est pas évident à gérer », s’exclame-t-elle.

Au final, lorsqu’elle engage, elle essaie donc d’avoir une bonne représentativité de jeunes du secondaire, du collégial et de l’université. Un exploit qui est loin d’être simple à réaliser. « L’idéal serait d’avoir que des étudiants de niveau universitaire. Ils terminent tôt en mai et ils recommencent après la fête du Travail. Mais comme on n’a pas d’université dans la région, il n’y en a pas tant que ça qui rentrent chez eux pour travailler durant l’été », conclut-elle.