L’importance de développer les entreprises, selon Guy Cormier

À quelques jours de son allocution devant la Chambre de commerce de Montmagny, le président et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins, M. Guy Cormier, nous accordait une entrevue téléphonique au cours de laquelle il a insisté sur l’importance de créer et de développer les entreprises québécoises.

Le Mouvement Desjardins a toujours été près des petites, moyennes et grandes entreprises, selon Guy Cormier. Il souhaite toutefois que Desjardins soit plus dynamique dans l’accompagnement par des personnes d’expériences des entrepreneurs qui débutent ou qui rencontrent des défis. « On est en mesure de faire des maillages d’entreprises », dit-il. Selon M. Cormier, Desjardins possède une banque de 150 à 200 noms de chefs d’entreprises à succès ou de mentors qui pourraient être disponibles pour ces entrepreneurs. « Desjardins peut aider pas seulement sous l’angle du financement, mais aussi sous l’angle de l’expertise », dit-il.

Depuis novembre dernier, Desjardins a mis en place un fonds de développement de 100 M$, ce qui représente l’injection de 30 M$ à 35 M$ d’argent neuf par année dans l’économie. Une bonne partie de cet argent, dit-il, pourrait servir à des personnes qui souhaitent démarrer un projet ou faire une étude. Le programme Créavenir, destiné au 18 – 35 ans, rend le financement accessible pour des jeunes qui ne rencontrent peut-être pas les critères de financement traditionnel, a aussi mentionné monsieur Cormier.

Lors de l’entretien téléphonique, Guy Cormier a aussi parlé d’économie mondiale et de la difficulté pour le Québec d’atteindre des taux de croissance de 5 % ou 6 %. La province, dit-il, est limitée par une faible croissance démographique et par son niveau de productivité. « Investissons-nous suffisamment dans la technologie et dans la modernisation de nos entreprises? », questionne le président et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins.

Interrogé sur le rôle de Desjardins, M. Cormier reconnaît que le mouvement a changé depuis 20 ou 30 ans. « Les attentes des gens sont autres que dans les années 1970 – 1980 », dit-il. Desjardins demeure selon lui une institution humaine, différente des banques, animée par des valeurs de solidarité et de développement durable, tout en étant gérée rigoureusement. Desjardins, ajoute M. Cormier, remet 100 M$ à 300 M$ à ses membres chaque année. « Aucune entreprise ne fait ça », dit-il. Sur les 1 100 points de services et plus que compte Desjardins, 30 % se retrouvent dans des communautés de moins de 2000 habitants, dit-il.

Les fermetures de points de services ne sont jamais des décisions faciles à prendre, même quand ils sont peu fréquentés, selon M. Cormier. Le cas échéant, « on s’associe avec les acteurs locaux pour trouver des solutions », soutient-il. En parallèle, « il y a des membres plus jeunes qui veulent que nous soyons les meilleurs sur Internet et sur les téléphones mobiles. »

Desjardins rejoint 7 millions à 8 millions de personnes au Canada, dont quelque cinq millions de membres au Québec.